
Quelle option pour retirer son 2e pilier à la retraite ?
Vous approchez de la retraite et vous vous demandez comment retirer votre 2ᵉ pilier ? Deux options s'offrent à vous : percevoir une rente viagère ou retirer le capital accumulé. Chaque choix a ses avantages et ses inconvénients. Dans cet article, nous allons explorer ces deux options pour vous aider à déterminer celle qui correspond le mieux à vos besoins et à vos projets futurs.
Quelles sont les différences entre la rente et le capital ?
Au moment de la retraite, vous avez le choix entre deux options pour percevoir votre 2ᵉ pilier : la rente viagère ou le retrait en capital. Chaque option présente des avantages et des inconvénients qu'il est essentiel de comprendre pour faire le choix le plus adapté à votre situation.
La rente viagère : sécurité et simplicité
Opter pour une rente viagère signifie recevoir un revenu fixe et régulier jusqu'à la fin de votre vie. Ce revenu est calculé en fonction du capital accumulé et du taux de conversion appliqué par votre caisse de pension. L'un des principaux avantages de la rente est la garantie d'un revenu à vie, vous assurant une certaine stabilité financière. De plus, la gestion de vos avoirs est prise en charge par la caisse de pension, vous déchargeant ainsi de cette responsabilité. En cas de décès, une partie de la rente peut être reversée à votre conjoint survivant sous condition.
Le retrait en capital : flexibilité et responsabilité
Choisir de retirer votre 2ᵉ pilier sous forme de capital vous permet de disposer librement de la somme accumulée. Cette option offre une flexibilité financière, vous donnant la possibilité d'investir selon vos préférences ou de réaliser des projets personnels. Un avantage notable est que, en cas de décès, le solde du capital restant peut être transmis à vos héritiers.
Toutefois, cette liberté s'accompagne de responsabilités. Vous devrez gérer vous-même le placement de ces fonds, ce qui nécessite des compétences en investissement et un regard sur le long terme, car ce capital doit vous permettre d'assumer financièrement l'entièreté de votre retraite. Il existe également un risque que le capital s'épuise si les investissements ne génèrent pas les rendements escomptés ou si vous vivez plus longtemps que prévu. Sur le plan fiscal, le capital retiré est imposé une seule fois, séparément des autres revenus, et à un taux réduit.
Comparaison du retrait en rente ou en capital du 2e pilier
Voici un tableau récapitulatif des principales différences entre la rente viagère et le retrait en capital :
Critères | Rente viagère | Retrait en capital |
---|---|---|
Sécurité du revenu |
Revenu garanti à vie |
Dépend des performances des investissements et de votre gestion |
Gestion financière |
Prise en charge par la caisse de pension |
Sous votre responsabilité |
Flexibilité |
Faible |
Élevée |
Fiscalité |
Imposition à 100 % en tant que revenu |
Imposition unique à un taux réduit lors du retrait |
Transmission |
Rente partielle au conjoint survivant, rien pour les autres héritiers |
Solde du capital transmissible aux héritiers |
Il est également possible de combiner les deux options, en percevant une partie sous forme de rente et l'autre en capital, afin de bénéficier des avantages de chacune.
Comment est imposée la rente du 2ᵉ pilier ?
La fiscalité applicable aux rentes issues du 2ᵉ pilier dépend principalement du lieu de résidence du bénéficiaire. Les résidents suisses et les frontaliers franco-suisses sont soumis à des réglementations fiscales distinctes.
Cas du résident suisse
Pour les personnes domiciliées fiscalement en Suisse, les rentes perçues du 2ᵉ pilier sont considérées comme des revenus ordinaires. Elles sont donc intégralement soumises à l'impôt sur le revenu, au même titre qu'un salaire. Ces rentes doivent être déclarées annuellement dans la déclaration d'impôt du contribuable.
Exemple :
Un résident suisse percevant une rente annuelle de CHF 60'000 verra ce montant ajouté à ses autres revenus imposables. Le taux d'imposition appliqué dépendra de la législation fiscale en vigueur dans son canton de résidence et de sa situation personnelle.
Cas du frontalier franco-suisse
Pour les frontaliers résidant en France et percevant une rente du 2ᵉ pilier suisse, la situation fiscale diffère. En règle générale, les rentes sont imposables dans le pays de résidence, soit en France. Ainsi, les rentes suisses sont soumises à l'impôt sur le revenu français et doivent être déclarées aux autorités fiscales françaises.
Exemple :
Un frontalier résidant en France percevant une rente annuelle de CHF 50'000 devra convertir ce montant en euros selon le taux de change en vigueur, puis l'ajouter à ses autres revenus imposables en France. Le taux d'imposition applicable dépendra du barème progressif de l'impôt sur le revenu français et de sa situation familiale.
Que vous soyez frontalier ou résident suisse, selon votre fortune, la rente peut faire grimper le montant de vos impôts et ainsi vous faire perdre de l'argent. C'est pourquoi le choix entre rente ou capital doit être mûrement réfléchi.
Pensez à vous renseigner auprès des administrations fiscales compétentes afin de comprendre les obligations déclaratives et fiscales spécifiques à votre situation.
Comment est imposé le capital du 2ᵉ pilier ?
Le retrait du capital du 2ᵉ pilier est soumis à une fiscalité spécifique qui varie selon le lieu de résidence du bénéficiaire. Les résidents suisses et les frontaliers franco-suisses sont soumis à des réglementations fiscales distinctes.
Cas du résident suisse
Pour les personnes domiciliées fiscalement en Suisse, le retrait en capital du 2ᵉ pilier est imposé séparément des autres revenus, à un taux réduit. Cet impôt est prélevé aux niveaux fédéral, cantonal et communal. Le taux d'imposition varie en fonction du canton de résidence et du montant retiré. Il est généralement progressif, augmentant avec le montant du capital retiré.
Exemple :
Imaginons que vous résidiez dans le canton de Genève et que vous décidiez de retirer CHF 200'000 de votre 2ᵉ pilier. Les résidents suisses voient le capital retiré imposé séparément des autres revenus, à des taux réduits. Dans le canton de Genève, imaginons que vous retiriez CHF 200'000. L'impôt sur le retrait en capital est équivalent à 1/5 de la somme perçue. Cela signifie que l'impôt s'élève à CHF 200'000 ÷ 5, soit CHF 40'000, et que vous recevez CHF 160'000 nets.
Cas du frontalier franco-suisse
Pour les frontaliers résidant en France, le retrait en capital du 2ᵉ pilier n'est pas soumis à une double imposition, mais celui-ci sera bien prélevé d'abord en Suisse, puis ensuite en France avant que l'impôt suisse vous soit crédité à nouveau :
-
Imposition à la source en Suisse : un impôt forfaitaire est prélevé à la source par le canton où se situe la caisse de pension. Le taux varie généralement entre 4 % et 10 %, en fonction du canton et du montant retiré.
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Imposition en France : le capital retiré est imposable en France. Le bénéficiaire peut opter pour un prélèvement libératoire au taux de 7,5 %, après un abattement de 10 %.
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Taux de change : en plus du montant de l'impôt, il faut penser au taux de change qui sera appliqué au moment du retrait. Il peut jouer en votre faveur ou non. L'État français calcule votre impôt sur le montant total du capital avant la conversion de change, et avant le prélèvement de l'impôt suisse, pensez-y !
Exemple :
Impôt à la source en Suisse
La Suisse applique un impôt à la source sur le capital retiré. Supposons un taux de 5 %.
Calcul :
CHF 200'000 × 5 % = CHF 10'000 prélevés à la source
Montant net après impôt suisse :
CHF 200'000 − 10'000 = CHF 190'000
Imposition en France
La France impose aussi le capital, avec un abattement de 10 % sur le montant total, puis un prélèvement forfaitaire de 7,5 %.
Étapes du calcul :
CHF 200'000 × 10 % = CHF 180'000 imposables
CHF 180'000 × 7,5 % = CHF 13'500 d’impôt à payer en France
Récupération de l’impôt suisse
Une fois l’impôt français payé, le frontalier peut demander le remboursement de l’impôt prélevé en Suisse (CHF 10'000), conformément à la convention fiscale entre la Suisse et la France. Ce remboursement n’est pas automatique : il faut faire la demande via un formulaire spécifique.
Rente ou capital, il n’y a pas de bon ou de mauvais choix, seulement celui qui correspond à votre situation et à vos projets. En comprenant les différences, les conséquences fiscales et ce que chaque option implique pour votre retraite, vous pouvez optimiser votre 2e pilier. Et si vous souhaitez être accompagné dans votre réflexion, nous sommes là pour vous aider à faire le bon choix, en toute sérénité.
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