
Quel est l’impact de la réforme des retraites sur le 2ᵉ pilier suisse ?
Faut-il s’inquiéter pour sa retraite en Suisse ? Pour beaucoup d’assurés, la réponse est oui. Le 2ᵉ pilier, censé compléter l’AVS et garantir un revenu décent à la retraite, est de plus en plus sous pression. Une réforme d’ampleur a été proposée entre 2023 et 2024 pour adapter le système à une réalité démographique et économique qui change. Baisse du taux de conversion, élargissement de la couverture, compensation pour les plus touchés… le projet était ambitieux, mais il n’a pas passé la rampe.
Massivement rejetée par les votants, cette réforme a pourtant mis en lumière un problème majeur : le modèle actuel n’est plus soutenable tel quel. Pour les travailleurs suisses comme pour les frontaliers, il devient urgent d’anticiper. Car si la loi n’a pas changé, les pratiques des caisses de pension, elles, évoluent déjà.
Dans cet article, nous vous détaillons ce que la réforme prévoyait, pourquoi elle a échoué, et surtout ce que vous pouvez mettre en place, dès aujourd’hui, pour renforcer votre retraite.
Réforme du 2ᵉ pilier suisse : retour sur deux années de débats
Pourquoi la Confédération souhaite-t-elle réformer les retraites ?
Le système de retraite suisse repose sur trois piliers : l'AVS (1er pilier), la prévoyance professionnelle (2ᵉ pilier) et la prévoyance individuelle (3ᵉ pilier). Face aux défis démographiques et économiques, la Confédération a entrepris des réformes pour garantir la pérennité de ces systèmes.
Réforme de l'AVS (AVS 21)
La réforme AVS 21, entrée en vigueur le 1er janvier 2024, vise à stabiliser les finances de l'AVS jusqu'en 2030. Elle comprend plusieurs mesures clés :
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Harmonisation de l'âge de référence : l'âge de la retraite est désormais fixé à 65 ans pour les hommes et les femmes, avec une transition progressive pour les femmes nées entre 1961 et 1969.
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Flexibilisation du départ à la retraite : les assurés peuvent choisir de percevoir leur rente entre 63 et 70 ans, avec la possibilité de prendre une retraite partielle.
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Hausse de la TVA : le taux normal de la TVA a été relevé de 7,7 % à 8,1 %, générant des recettes supplémentaires pour l'AVS.
Ces mesures répondent à des défis tels que le vieillissement de la population, l'augmentation de l'espérance de vie et le déséquilibre entre cotisants et bénéficiaires.
Réforme de la prévoyance professionnelle (LPP 21)
Parallèlement, la Confédération a proposé une réforme du 2ᵉ pilier pour :
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Abaisser le taux de conversion minimal de 6,8 % à 6 %, reflétant la baisse des rendements et l'augmentation de l'espérance de vie.
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Améliorer la couverture des travailleurs à temps partiel, notamment les femmes, en adaptant la déduction de coordination.
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Garantir le niveau des rentes à long terme en renforçant le financement du système.
Bien que cette réforme ait été rejetée lors d'une votation populaire en septembre 2024, les enjeux qu'elle soulève demeurent cruciaux pour l'avenir de la prévoyance professionnelle en Suisse.
Une réforme aux objectifs techniques, mais à fort impact
Le système de prévoyance suisse repose sur un équilibre délicat. Pour garantir sa pérennité, une réforme du 2ᵉ pilier (la LPP) a été votée par le Parlement en mars 2023. Son objectif : renforcer la couverture des salariés aux revenus modestes, mieux protéger les personnes travaillant à temps partiel (souvent des femmes) et assurer le financement des rentes à long terme.
Parmi les principales mesures prévues :
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Abaissement du taux de conversion minimal de 6,8 % à 6 % pour refléter la réalité des rendements plus faibles.
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Suppression de la déduction de coordination fixe (CHF 25'725 en 2024), remplacée par un modèle proportionnel afin d’intégrer davantage de bas salaires au 2ᵉ pilier.
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Mesures transitoires pour compenser les pertes de rentes attendues pour les assurés proches de la retraite.
Ces ajustements techniques touchaient directement les futurs retraités et ont rapidement soulevé des inquiétudes.
Un référendum populaire et un rejet sans appel
Face à l’ampleur des changements envisagés, un référendum a été lancé par les syndicats et la gauche. Le 22 septembre 2024, la population suisse s’est massivement prononcée contre le projet : 67 % des votants ont rejeté la réforme, sans qu’aucun canton ne soutienne le texte.
Plusieurs raisons expliquent ce rejet :
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La baisse du taux de conversion a été perçue comme une diminution directe des futures rentes.
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Le manque de lisibilité du projet a complexifié la compréhension pour les assurés.
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Une perte de confiance dans la capacité du système à garantir des prestations suffisantes.
Une réforme enterrée, mais des questions toujours ouvertes
Le rejet du projet ne règle pas les défis structurels du 2ᵉ pilier. Le vieillissement de la population, la baisse des rendements et la précarisation de certains profils professionnels (temps partiel, multi-employeurs, carrières féminines) fragilisent la durabilité du modèle.
Alors même que la loi n’a pas changé, de nombreuses caisses de pension ont déjà réduit leur taux de conversion, de manière autonome. Résultat : les assurés verront, dans les faits, leur future rente diminuer s’ils n’anticipent pas.
Quelles conséquences concrètes pour les assurés du 2ᵉ pilier ?
Une problématique intacte, malgré le rejet de la réforme
Le rejet de la réforme LPP ne fait que reporter les ajustements nécessaires. Les défis de financement du 2ᵉ pilier restent entiers. La population vieillit, les carrières sont moins linéaires, et les taux de rendement des caisses de pension ne permettent plus de maintenir les niveaux de rentes d’hier.
Même sans nouvelle loi, la baisse des rentes est déjà en cours. De nombreuses institutions de prévoyance ont anticipé la réforme et ont commencé à appliquer un taux de conversion inférieur à 6,8 %, notamment sur la part surobligatoire du capital. Résultat : pour un même capital accumulé, la rente perçue à la retraite est plus faible.
Des catégories d’assurés particulièrement vulnérables
Certaines personnes sont plus directement exposées aux failles du 2ᵉ pilier actuel :
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Les femmes, en raison de carrières hachées ou à temps partiel.
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Les salariés à bas revenus ou en multi-employeurs, souvent exclus du système faute d’atteindre le seuil de cotisation.
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Les frontaliers, qui cotisent en Suisse mais dépendent d’un système de retraite différent en France.
Ces profils risquent de toucher une rente insuffisante pour maintenir leur niveau de vie à la retraite s’ils ne mettent pas en place de solutions complémentaires.
Comment optimiser sa retraite aujourd’hui ?
Que la réforme soit appliquée ou non, les tendances de fond sont là : la baisse du taux de conversion, la volatilité des marchés financiers, l’allongement de la durée de vie et la pression sur les caisses de pension modifient en profondeur les perspectives de retraite. Pour sécuriser votre niveau de vie à long terme, une approche proactive devient indispensable.
1. Réaliser un bilan retraite personnalisé
Avant toute chose, faîtes le point sur votre situation. Combien toucherez-vous réellement à la retraite ? Quelles sont vos lacunes ? Un bilan retraite permet de :
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Estimer précisément votre future rente LPP et AVS.
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Identifier les années manquantes ou les périodes mal couvertes.
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Déterminer votre niveau de prévoyance par rapport à vos objectifs de vie.
C’est une première étape incontournable pour éviter les mauvaises surprises.
2. Exploiter le potentiel du rachat LPP
Si vous n’avez pas cotisé au maximum dans votre 2ᵉ pilier (en cas d’années à l’étranger, de passage à temps partiel ou d’interruptions de carrière), vous pouvez effectuer des rachats de cotisations LPP.
Avantages :
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Cela augmente directement votre capital vieillesse.
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Vous bénéficiez d’une déduction fiscale immédiate.
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Vous améliorez le montant de votre future rente.
Mais attention : il est important de planifier ces rachats intelligemment (montant, timing, fiscalité cantonale). Une mauvaise stratégie peut réduire leur efficacité.
3. Renforcer le 3ᵉ pilier, un outil devenu indispensable
Aujourd’hui, compter uniquement sur les deux premiers piliers ne suffit plus pour maintenir son niveau de vie. Le 3ᵉ pilier, lié ou libre, vous permet de compléter votre épargne retraite de manière souple et fiscalement avantageuse.
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Le 3ᵉ pilier lié (3a) offre des déductions fiscales intéressantes chaque année.
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Le 3ᵉ pilier libre (3b) vous permet d’investir sans plafond dans des solutions plus souples (assurance vie, fonds, immobilier…).
Une solution bien construite dans le 3ᵉ pilier peut combler efficacement les lacunes laissées par le 2ᵉ pilier, surtout pour les frontaliers et indépendants.
Je me renseigne sur le 3e pilier
4. Diversifier vos sources de revenus futurs
L’incertitude sur les rentes incite à diversifier son patrimoine. En complément des solutions de prévoyance :
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Investir dans des fonds ou ETF à long terme, adaptés à votre profil de risque.
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Intégrer des contrats d’assurance vie à rendement garanti ou avec participation aux bénéfices.
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Se constituer un patrimoine immobilier locatif (en Suisse ou en France).
L’objectif : ne pas dépendre d’une seule source de revenu à la retraite, et maintenir votre capacité de choix.
Le rejet de la réforme du 2ᵉ pilier en septembre 2024 n’a pas effacé les enjeux de fond : le financement des retraites reste fragile et les rentes promises ne sont plus garanties. Dans les faits, de nombreux assurés verront leur pension diminuer si aucune démarche proactive n’est entreprise.
Face à ces incertitudes, vous avez le pouvoir d’agir : bilans personnalisés, rachats ciblés, épargne complémentaire, diversification… Les leviers sont nombreux pour optimiser votre retraite, à condition d’être bien accompagné.
Chez Yonico, nous aidons les travailleurs suisses, les frontaliers et les futurs retraités à sécuriser leur avenir. Grâce à notre approche sur mesure, vous bénéficiez de conseils objectifs, de solutions de placement adaptées à votre situation et d’un plan de retraite clair.
Prenez rendez-vous dès aujourd’hui pour faire le point sur votre retraite et découvrir les meilleures options pour préserver votre niveau de vie demain.
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